« Le drame n’est pas de vieillir, mais de rester jeune »

 

À cinquante ans, nos rêves ne sont pas plus avancés que ceux d’un enfant. Nous n’avons rien appris, et même on pourrait dire que nous nous connaissons moins. Le rêve ignore que deux et deux font quatre, ce qui revient à dire que pour lui, rien n’est absurde, ni faux, ni impossible. Si absurde qu’il nous paraisse au réveil, il est la vérité même. Il ne nie pas de deux et deux font quatre, il l’ignore. Il ne nie pas les lois inéluctables de l’univers, il ne les connaît pas. Il n’a pas à les connaître. Mais il ne les transgresse pas non plus. Sa logique consiste à se mouvoir dans l’absolu, où les chiffres non seulement perdent leur pouvoir, mais jusqu’à l’aspect de ce qu’ils ont été.

Franz Hellens : La Vie seconde ou les songes sans la clef

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