L’année 1882 fut une des plus mauvaises de toute la vie
de Villiers. Il fallait pourvoir aux besoins d’une maîtresse, de deux enfants
et d’un père sénile ; il n’avait pas de domicile fixe ; le peu qu’il
publiait paraissait dans des feuilles obscures que personne ne lisait ;
les créanciers assiégeaient sa porte ; aucun théâtre ne voulait accepter
ses drames ; et il était encore moins connu qu’il ne l’avait été quinze
ans plus tôt. Il a dû souvent être proche du désespoir, sentir qu’il avait
manqué sa vie, que tous les sacrifices et toutes les souffrances n’avaient
servi à rien, qu’il avait été vaincu par le guignon.
Alan Raitt : Villiers de l’Isle-Adam, exorciste du réel
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