Ill. : Odilon Redon. Source : La Symbolique du feu par Jean-Pierre Bayard, éditions Véga, collection Poche, recommandé par Neûre aguèce.
Le feu, qui par sa couleur peut rappeler le soleil,
chauffe comme semble le faire cet astre dont les rayons paraissent
bienfaisants. Je dis « paraît » puisque les plus récentes découvertes
parlent d’un soleil noir dont la chaleur ne se révèle finalement que lorsque
ses ondes traversent les couches atmosphériques, lorsque, après croissance et
expansion, la forme manifestée a été transmuée.
Dans le Rig-Veda (I, 115.5) le Soleil est défini
sous deux aspects : un soleil resplendissant et un soleil noir,
c’est-à-dire invisible. Lorsque Hildegarde distingue les sept planètes
réparties dans les différents cercles de feux et qui sont situées à égales
distances les unes des autres, elle note que le Soleil est un feu noir
alors que Saturne, Jupiter et Mars règnent dans le feu brillant ; Mercure,
Vénus et la Lune sont situés sous le Soleil. Fulcanelli dans ses Demeures
philosophales écrit que les alchimistes assurent, de source traditionnelle,
que le « Soleil est un astre froid et que ses rayons sont obscurs. »
La chaleur et la lumière ne peuvent provenir que du
choc des vibrations contre les molécules gazeuses de notre atmosphère :
elles sont ainsi plus importantes à la surface terrestre qu’aux grandes
altitudes. À partir de ces phénomènes vibratoires, des ondes obscures
peuvent devenir lumineuses. Le Bharawadja dit que la lumière et la chaleur
sont contenues dans l’atmosphère.
Lors des expériences du Professeur Piccard, dans sa
stratosphère, le soleil ressemblait à un disque noir et ses rayons étaient
glacés. Ce savant a établi que notre atmosphère était traversée par un
foisonnement de rayons cosmiques mis en évidence par les astronautes ;
tous les astres émettent des rayonnements que nous sommes incapables de
capter et de diriger. Les taches solaires qui agissent sur la santé
publique semblent avoir été découvertes en 1610 par Galilée et Fabricius de
Wittemberg.
Mais l’ouvrage encyclopédique de Ma-Twa-Lin mentionne
les 45 observations faites par les astrologues chinois dans les premiers
siècles de notre ère et le philosophe grec Théophraste, disciple de Platon et
d’Aristote, écrivait en 300 avant Jésus-Christ : « Si le Soleil,
en se levant a attaché un signe noir à lui, c’est présage de pluie. »
L’Antiquité connaissait l’influence des taches solaires alors que Lalande
décrète que ce phénomène est sans loi. La périodicité de ces taches s’évalue
cependant à une moyenne de onze ans et demi. Les taches solaires ont des
influences sur l’activité mondiale, elles créent les épidémies et les crises
économiques car elles agissent sur le comportement de l’homme ce qui fait dire
à Copernic que le Ciel est plus lourd que la Terre.
On vénère le Soleil qui influence. L’astre noir n’est connu que d’une minorité seulement. Cette divulgation se fait à partir d’un rituel et appartient bientôt à l’initiation. On révèle aux hauts grades qu’Osiris est un Dieu noir, comme Isis et Hathor. Déméter prenait souvent la coloration vert foncé ; dans le Rig-Véda, les chevaux du soleil sont noirs ; Krishna est bleu très foncé ; la Vénus ouranienne est noire comme Eros et dans la cathédrale Saint-Flour, trône un Christ noir. Avec le culte chtonien du feu pétrifié dans la roche, voici la pierre noire de la Mecque. À Rome, un galet noir venu d’Émèse symbolisait le Soleil invaincu, survivance du culte de Mithra, né de la pierre. C’est retrouver le thème de la descente aux enfers ?
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