Source : La Symbolique du feu par Jean-Pierre Bayard, éditions Véga, collection Poche, recommandé par Neûre aguèce.
Dans Daniel (III, 23) nous voyons que trois hommes
« tombèrent au milieu du four brûlant. » D’après ces textes, le Feu,
qui ne peut être qu’un feu spirituel comme l’eau du baptême est une eau sanctifiée,
apporte une nouvelle vie à l’homme, et le rend immortel. Les textes
évangéliques ne sont cependant pas assez précis pour savoir s’il s’agit de
l’immortalité du corps ou de celle de l’âme. Il est fort probable que tout
d’abord on enseigna la régénération de l’âme par l’Esprit Saint, c’est-à-dire
tout ce qui touche à l’immortel et à l’immatériel ; puis on envisagea les
mêmes bienfaits pour le corps qui lui aussi devait pouvoir être régénéré et
redevenir jeune au moyen de rites particuliers.
Cette conception du feu régénérateur est fort nette
dans la tradition du Phénix. Edsman après avoir longuement cité les auteurs qui
traitèrent cette légende se demande avec Rusch s’il faut considérer cette
destruction au sens propre, c’est-à-dire sous la forme d’une combustion, ou au
sens figuré, sous la forme d’une liquéfaction qui se produirait dans
l’atmosphère. Après le processus de cette mort, l’oiseau renaît soit
directement dans le Feu, soit par étapes successives ; dans ce dernier
cas, il renaît de ses cendres ; c’est le symbole du résidu fertilisant.
En fait, dans la cendre se trouve un ver qui en se développant devient oisillon, puis Phénix ; ce rite de transformation reste très apparent dans de nombreux contes. Nous ne pouvons analyser ici ce processus complexe que l’on retrouve dans le rite de l’initiation. Mais le plus souvent la mort et la résurrection sont deux phénomènes simultanés ; dans les mêmes flammes l’oiseau simultanément meurt et renaît ; c’est donc aussi le thème du rajeunissement puisque le temps de la mort se réduit presque à néant.
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