Source : L’Évolution divine du sphinx au Christ par Édouard Schuré, éditions du Rocher, collection Gnose, relecture août 2009-octobre 2024
Ces dieux qu’ils ne pouvaient plus saisir dans le vol
des nuages, dans le rayon solaire, dans l’insondable splendeur du firmament,
ils voulurent les retrouver en eux-mêmes, dans les arcanes du monde intérieur,
par la puissance de la méditation. Suprême effort, prodigieuse aventure. Elle
fut tentée dans le recueillement et le silence, dans la plus profonde des
solitudes himalayennes.
Et les richis retrouvèrent les dieux perdus. Ils les
retrouvèrent parce que l’homme et l’univers sont tissés d’une trame commune et
que l’âme humaine, en se repliant sur elle-même, se sent pénétrée peu à peu par
l’Âme universelle. Immobiles et les yeux fermés, les richis s’enfoncèrent dans
l’abîme du silence qui les enveloppait comme un océan, mais à mesure qu’ils y
plongeaient, une lumière douce et fluide jaillissait d’eux-mêmes comme une
source blanche et emplissait lentement l’immensité bleuâtre.
Cette lumière plastique semblait animée d’un souffle intelligent. Des formes de toute sorte s’y mouvaient. Au milieu d’elles apparaissaient en couleurs éclatantes, les archétypes de tous les êtres et les états primitifs de la terre, dont l’image flotte dans la lumière astrale en clichés vivaces. Ils virent le soleil sortir de la nuit saturnienne et l’appelèrent l’œuf d’or, l’œuf du monde. Ainsi par degré et par lentes étapes, les richis s’immergèrent dans l’Au-delà, à la source des choses dans la sphère de l’Éternel et ils appelèrent Sarasvati cette lumière hyperphysique et divine qui les avait pénétrés d’une félicité inconnue.
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