Il s’agit de faire vraiment œuvre de sélection :
sélectionner les joies, autant qu’il en est en moi. Il y a bien des tristesses
inévitables, je n’y peux rien. En revanche, là où je peux, c’est faire gonfler
cette tristesse, la gonfler à l’infini, faire la somme et la resommation de la
tristesse, m’en barbouiller, m’enfoncer dedans. C’est même le vecteur-tristesse
qui m’invite à faire cette espèce de sommation très bizarre où plus ça va mal,
plus finalement j’éprouve une joie étrange. Tiens, je viens de
dire « une joie étrange », ce qui veut dire que ma sélection
n’est pas aussi simple que je le disais tout à l’heure.
Gilles Deleuze : Sur Spinoza
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