Les Chaldéens, les Égyptiens et les Hébreux sculptaient
par analogie les Kéroubim sous le symbole du Taureau, du Lion, de l’Aigle et de
l’Ange, ou de l’homme. Ce sont les quatre animaux sacrés de l’arche de Moïse,
des quatre évangélistes et de l’Apocalypse. Le Sphinx égyptien les résume en
une seule forme, symbole merveilleusement adapté de la Nature visible et
invisible, de toute l’évolution terrestre et divine. Or, ces quatre formes
essentielles du monde des vivants se retrouvent aux quatre points cardinaux du
zodiaque avec une exception. L’Aigle a été remplacé par le Scorpion. L’Aigle
donne la mort par ses griffes et son bec, mais par ses ailes, il représente le
vol vers le soleil, l’enthousiasme et la résurrection. Dans la symbolique
sacrée, qui n’est que la traduction de l’âme des choses, l’Aigle signifie à la
fois la mort et la résurrection. Le Scorpion, qui l’a remplacé dans le
zodiaque, entre la Balance et le Sagittaire, ne signifie rien que la mort.
Cette substitution est peut-être, elle aussi, un symbole. Par sa descente dans
la matière, l’humanité n’a conservé que le sens de la mort et a oublié celui de
la résurrection.
Édouard Schuré : L’Évolution divine, du Sphinx au Christ
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