« À cela je ne puis que répondre que je suis vraiment né saturnien »

 

Un grand cercle fumeux, séjour blafard de sombres esprits élémentaires d’un ordre inférieur, entourait, à distance, le globe du soleil naissant d’un anneau fatal. On eût dit le carcan noir de l’astre lumineux. De cet anneau, vaguement ébauché, devait naître plus tard, par sa rupture, le Saturne actuel. Premier déchet de la création, Saturne était la rançon du soleil. Avec lui déjà pesait sur ce jeune univers l’inéluctable fatalité que doivent vaincre les Elohim, mais qu’ils ne peuvent supprimer. Ainsi se vérifiait, dès la première étape, la loi tragique qui fait qu’il n’y a pas de création possible, sans déchet, pas de lumière sans ombre, pas de progrès sans recul, pas de bien sans mal. Tel le passage de la période saturnienne à la période solaire, qui se trouve résumé au quatrième verset de la Genèse de Moïse en ces termes : « Alors, Elohim sépara la lumière des ténèbres. »

Édouard Schuré : L’Évolution divine, du Sphinx au Christ

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