Pamylies

 

Source : Les Mystères de l’Orient, Égypte, Babylone, par Dimitri Merejkowski, éditions Delphica — L’Âge d’homme

Un jour, le Thébain Pamylès entendit, sortant des profondeurs du temple d’Amon, une voix mystérieuse : « Annonce aux mortels la naissance d’Osiris, le Grand Roi, Sauveur du Monde. » En souvenir de cette Bonne nouvelle, fut établie dans toute l’Égypte la fête des Pamylies, des phallophories, présentations solennelle du Phallus d’Osiris. Hérodote en parle dans les termes suivant : « Les Égyptiens, au lieu de phallus, ont inventé des figurines humaines d’environ une coudée de haut, qu’on fait mouvoir au moyen d’une corde. Les femmes les portent dans les bourgs et les villages ; le membre viril de ces figurines n’est guère moins grand que le reste du corps. Un joueur de flûte marche en tête et les femmes suivent en chantant les louanges de Bacchus. « Mais pourquoi ces figurines ont-elles un si grand membre, et pourquoi les femmes ne mettent-elles en mouvement que ce membre ? Il y a à ce sujet, une parole sacrée que je ne dois pas révéler » (Hérodote)

D’après Plutarque, l’Osiris Ithyphallique, au phallus dressé, « est le symbole de la fécondité. » Les savants modernes l’ont cru et n’ont rien vu d’autre dans la religion égyptienne du Phallus que le naturalisme sexuel, grossier et vulgaire. C’est le propos des savants modernes que de ramener la profondeur religieuse à la platitude. Mais le lien du sexe avec la procréation est si évident qu’il n’y a là rien à cacher ni à révéler. Quel serait donc le mystère de la « parole sacrée » qu’Hérodote n’ose pas révéler ? Et enfin, ce n’est pas à la mort, mais à la vie que se rapporte la procréation des enfants. Pourquoi donc tous les dieux de l’Égypte, dans leurs images ithyphalliques sont-ils des morts ? 

Voici Osiris sortant du cercueil, les bras et les jambes enveloppées de langes mortuaires et les déchirant avec son phallus dressé, comme un Lazare ithyphallique. Qu’est-ce donc ? Comment les Égyptiens, les hommes les plus pieux et les plus sains du monde, d’après Hérodote, pouvaient-ils en arriver à une image aussi monstrueuse et sacrilège ?

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