Source : Robert Delhez, préface à L’Alchimie au Moyen Âge, aux frontières de l’impossible par Wilhelm Ganzenmüller, éditions Marabout, collection Univers secrets
Geber distingue les fours à calcination, à sublimation,
distillation, décantation, les fours à fondre, à dissoudre et à fixer. Le Livre
des fours contient la description suivante : « Le four à calciner
doit avoir quatre pieds de long, trois pieds de large ; ses parois doivent
être épaisses d’un demi-pied. Les métaux à calciner, argent, cuivre, fer ou
autres, doivent être mis à feu vif, dans un vase de terre, de terre glaise, la
plus dure, jusqu’à la parfaite calcination. »
Pour la construction du « four à
sublimation », l’auteur, se référant à la Summa Perfectionnis,
dit : « Le four doit comporter au sommet une ouverture suffisante
pour recevoir le récipient à sublimation. Tous les joints doivent être
renforcés avec de la terre glaise, afin d’empêcher les retours de flamme. Mais
il faut percer dans le haut quatre petites fenêtres que l’on peut ouvrir ou
fermer si besoin en est, et par lesquelles on puisse tisonner le charbon. Il
faut aussi quatre autres ouvertures dans les parois, par où on puisse recharger
le poêle, et enfin six ou huit ouvertures de la grandeur d’un petit doigt,
qu’on laisse toujours ouvertes et par où s’échappe la fumée.
Ces trous sont placés au point de rencontre du mur et
du toit du poêle. Le four doit donner une grande chaleur. Ses parois doivent
être hautes de deux aunes. Au milieu, il doit y avoir une grille avec beaucoup
de petits trous et solidement assujettie avec de la terre glaise. Les trous
sont étroits vers le haut, plus grands vers le bas, de façon que les cendres et
les scories puissent facilement tomber. Ils facilitent ainsi la circulation de l’air
frais. »
« Le four à distillation est construit de la même manière. Quant au four à descension, il servait à la purification, ou nettoyage, des métaux. Ceux-ci étaient placés dans un récipient en forme d’entonnoir qu’on posait sur un support en terre incandescente ; puis, on portait le « descensoir » sur un feu de charbon qu’on activait. Le métal fondu coulait dans un vase placé au-dessous. Le Livre des fours ne décrit pas le four à déscension, mais il en donne un dessin, de même pour le four à dissoudre, qui comportait un bain-marie. Le four à fixer servait à solidifier les éléments volatils, exemple le mercure qu’on changeait en son oxyde.
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