Sous le nom de liber et sous l’image du livre,
adoptés pour qualifier la matière détentrice du dissolvant, les sages ont
entendu désigner le livre fermé, symbole général de tous les corps bruts,
minéraux ou métaux, tels que la nature nous les fournit ou que l’industrie humaine
les livre au commerce. Ainsi, les minerais extraits du gîte, les métaux sortis
de la fonte, sont exprimés hermétiquement par un livre fermé ou scellé.
De même, ces corps, soumis au travail alchimique, modifiés par application de
procédés occultes, se traduisent en iconographie à l’aide du livre ouvert. Il
est donc nécessaire, dans la pratique, d’extraire le mercure du livre fermé
qu’est notre primitif sujet, afin de l’obtenir vivant et ouvert, si nous
voulons qu’il puisse à son tour ouvrir le métal, et rendre vif le soufre
inerte qu’il renferme. L’ouverture du premier livre prépare celle du second.
Car il y a, cachés sous le même emblème, deux livres fermés (le sujet brut et
le métal) et deux livres ouverts (le mercure et le soufre) bien que ces livres
hiéroglyphiques n’en fassent réellement qu’un seul, puisque le métal
provient de la matière initiale et que le soufre prend son origine du mercure.
Fulcanelli : Les Demeures philosophales
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