Source : Aspects de l’alchimie traditionnelle, par René Alleau, préface par Eugène Canseliet, textes et symboles alchimiques, suivi de « La Pierre de touche d’Huginus à Barma (1657) », éditions de Minuit, relecture… longtemps après.
Le commencement de l’Évangile selon Saint Jean témoigne
de la continuité de l’enseignement des mystères par la différence entre les
trois « Paroles », à savoir entre les trois hypostases du Logos. La
première Parole équivaut à la « parole intérieure du Principe » ou à
l’inconcevable car elle énonce, simultanément, la temporalité. « Au
commencement » et l’éternité du Verbe, « était la Parole » La
seconde Parole se réfère à la « Parole concevable » : « et
la Parole était avec Dieu. » La troisième Parole est la « Parole
conçue » : « et la Parole était Dieu. » Cette triple
différence est également indiquée dans les Proverbes : « C’est par la
Sagesse que l’Eternel a fondé la Terre. C’est par l’intelligence qu’il a
affermi les cieux. C’est par sa Science que les abîmes se sont ouverts et que
les nuages distillent la rosée. »
L’ésotérisme extrême oriental observe des distinctions analogues entre le Tao inconcevable, le Tao manifesté, ou le Ming qui n’est pas seulement le Nom, mais aussi la « Lumière verbale » et la manifestation formelle régie par le Khi que l’on pourrait traduire, approximativement, par le terme « énergie formatrice. » Plus spécialement, le domaine propre aux « sciences traditionnelles » en Orient comme en Occident se réfère constamment à la troisième hypostase du Logos dont la double nature est indiquée par le symbolisme des deux serpents et des pouvoirs des clefs, du solve et du coagula, du maniement du khi du yin et du khi du yang.
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