Ill. : Rettung par Karl Wilhelm Diefenbach. Source : Les Demeures philosophales 2 et le symbolisme hermétique dans ses rapports avec l’art sacré et l’ésotérisme du Grand Œuvre par Fulcanelli, troisième édition augmentée, avec trois préfaces de Eugène Canseliet, F.C.H., dessins de Julien Champagne et photographies nouvelles, éditions Pauvert, tome 2
La longue opération qui permet de réaliser l’empâtement
progressif et la fixation finale du mercure, offre une grande analogie avec les
traversées maritimes et les tempêtes qui les accueillent. C’est une mer agitée
et houleuse que présente en petit l’ébullition constante et régulière du
compost hermétique. Les bulles crèvent à la surface et se succèdent sans
cesse ; de lourdes vapeurs chargent l’atmosphère du vase ; les nuées
troubles, opaques, livides, obscurcissent les parois, se condensent en gouttelettes ruisselant sur
la masse effervescente.
Tout contribue à donner le spectacle d’une tempête en
réduction. Soulevée de tous côtés, ballottée par les vents, l’arche flotte
néanmoins sous la pluie diluvienne. Astérie s’apprête à former Délos, terre hospitalière
et salvatrice des enfants de Laton. Le dauphin nage à la surface des flots
impétueux, et cette agitation dure jusqu’à ce que le remora, hôte invisible des
eaux profondes, arrête enfin, comme une ancre puissante, le navire allant à la
dérive. Le calme renaît alors, l’air se purifie, l’eau s’efface, toutes les
vapeurs se résorbent.
Une pellicule couvre toute la superficie, et, s’épaississant, s’affermissant chaque jour, marque la fin du déluge, le stade d’atterrissage de l’arche, la naissance de Diane et d’Apollon, le triomphe de la Terre sur l’eau, du sec sur l’humide, et l’époque du nouveau Phénix. Dans le bouleversement général et le combat des éléments s’acquiert cette paix permanente, l’harmonie résultant du parfait équilibre des principes, symbolisés par le poisson fixé sur l’ancre : sic tristis aura residit.
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