La regarder cinq minutes, l’écouter surtout, ça y est,
c’est terminé, on a oublié jusqu’à ce qui restait de sens du mot volupté. Deux
phrases d’elle font plus pour vous convertir à l’abstinence que toutes les
lourdes et lentes campagnes d’information possibles et imaginables. Une telle niaiserie pétrifiante a quelque chose de miraculeusement prophylactique et humanitaire. Ce n’est pas qu’elle soit pénible à regarder, bien au contraire,
elle est plutôt alléchante, comme ça, avec sa torchère blonde allumée sur sa
tête, ou en collant de danse en train de mimer péniblement une leçon d’érotisme
sous vide, mais tout ce qu’elle fait ou montre n’éveille jamais rien en vous
qu’un vague effroi et, en tout cas, pas le moindre souvenir de ce qu’ont pu
être autrefois, il y a très longtemps, les plaisirs de la chair.
Philippe Muray : Désaccord parfait
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