Paracelse explique que l’Astrum intérieur de
l’homme est réglé comme une montre. Il a un nombre déterminé de révolutions à
faire, et la vie humaine a, par conséquent, une durée naturelle, déterminée
individuellement pour chaque homme. D’ailleurs, la conception vitaliste de
l’évolution impliquait un terme naturel à cette évolution. Lorsque, poursuit
Paracelse, l’homme meurt avant son terme, i.e., lorsque la force vitale n’est
pas encore totalement employée, « verbraucht », « abgelaufen »,
il en résulte que le restant « s’incarne » dans le corps astral,
formant une mumia, qui possède des propriétés vitalistes que l’on peut
utiliser en médecine. C’est ainsi que, d’une part, les esprits des exécutés
hantent les places où ils ont été pendus ou décapités. Paracelse en avait déjà
fait l’expérience lui-même, car « tous mes élèves, se plaint-il, m’ont été
pris par le bourreau », et, d’autre part, les objets qui les ont touchés
et qui se sont imprégnés de la force vitale inemployée, sont des remèdes
puissants. Il est amusant de voir comment Paracelse « explique » une
donnée de la superstition populaire, ainsi que l’usage médical de la poudre de
momie.
Alexandre Koyré : Mystiques, spirituels, alchimistes du seizième siècle allemand
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