Je n’écris que pour transposer alors il s’ensuit une
fatigue extrême qui devient intolérable dans mon état de maladie et d’angoisse.
Les gens s’imaginent que je peux produire comme les journalistes au fil de
l’inspiration. Je ne suis qu’un pauvre homme, pas un demi-dieu, je vis dans
l’insomnie et la migraine et j’ai 54 ans. Et je travaille très vite pourtant,
mais pas assez vite pour le train du monde… Je connais la musique du fond des
choses. Je saurais, s’il le fallait, faire danser les alligators sur la flûte
de Pan. Seulement, il faut le temps de tailler la flûte et la force pour
souffler. Souvent, la flûte si légère qu’elle soit me tombe des doigts.
Louis-Ferdinand Céline : Lettre à Milton Hindus, 30.04.1947
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