Mater Tenebratum

 

La guerre de 1914 ne fera que fortifier l’application passionnée de la transcendance à l’histoire. Certes, Léon Bloy ne pouvait que souhaiter la victoire de son pays, persuadé dans toute la profondeur de son être de la vocation de la France, même apostate, mais la guerre ne perdait rien, bien au contraire de sa valeur de châtiment. Lequel ne suffirait pas, du reste, même si le Seigneur permettait sur l’ignominie de l’agresseur des victoires qui eussent coupé le souffle à Napoléon lui-même. Guerre terriblement inquiétante, guerre prélude. Là où un Joseph de Maistre eût entendu Encelade se tourner, Léon Bloy cherche à épeler les nouvelles et décourageantes dispositions de l’abécédaire divin. Du moins saisit-il l’occasion d’écrire sur Jeanne d’Arc, et de rechercher moins à travers ses victoires, décourageantes quand on songe à leur bénéficiaire, que sur son bûcher, sa nature, la seule qui compte, de fille du Saint-Esprit.

Jacques Vier : Léon Bloy ou le pont sur l’abîme

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