« Celui qui doit venir »

 

Source : Évangile de Jean, ses rapports avec les trois autres évangiles, par Rudolf Steiner, éditions Anthroposophiques romandes, collection Science de l’Homme

Les quatre Évangiles indiquent ce moment où le Christ s’incorpora dans une personnalité de la terre. Quelles que soient par ailleurs leurs différences, les quatre Évangiles indiquent ce moment où le Christ se glisse en quelque sorte dans le Grand Initié : c’est le baptême dans le Jourdain. À cet instant-là, que l’auteur de l’Évangile selon Jean décrit si clairement, disant que l’esprit descendit sous la forme d’une colombe et s’unit à Jésus de Nazareth, nous avons la naissance du Christ, le Christ qui naît dans l’âme de Jésus de Nazareth comme un nouveau Je, le Je d’un grand initié qui s’est développé jusqu’à ce qu’il soit mûr pour cet événement. Et qui devait naître dans cette entité Jésus de Nazareth ?

Nous l’avons déjà suggéré hier : le Dieu qui était au commencement, qui s’est en quelque sorte tenu dans le monde spirituel, laissant en attendant les hommes se développer, c’est lui qui devait descendre maintenant et s’incorporer en Jésus de Nazareth. L’auteur de l’Évangile selon Jean nous l’indique-t-il ? Il nous suffit de prendre au sérieux les paroles de l’Évangile. Lisons à cet effet le début de l’Ancien Testament :

« Au commencement était l’origine. Dieu créa le ciel et la terre et la terre était informe et vide et il y avait un chaos et des ténèbres sur l’abîme ; et l’Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux. »

Représentons-nous la situation : l’esprit de Dieu planait au-dessus des eaux. La terre se trouve en bas, avec ses règnes qui sont les successeurs de l’esprit divin. Parmi eux se développe une individualité au point qu’elle peut accueillir cet esprit qui planait au-dessus des eaux. Que nous dit l’auteur de l’Évangile selon Jean ? Il nous dit que Jean-Baptiste a reconnu l’entité correspondance dont il est question dans l’Ancien Testament. Il dit : « J’ai perçu l’esprit descendant comme une colombe du ciel et il a demeuré en lui. » Il le savait : si l’esprit descend sur quelqu’un alors, celui qui doit venir est le Christ.