Selon la théorie indienne des cycles, adoptée plus tard par le bouddhisme avec quelques changements mineurs, l’humanité est entrée en l’an 3102 avant Jésus-Christ dans l’âge des conflits ou Kali Yuga, qui est censé durer jusqu’en 2424, année qui verra l’humanité actuelle disparaître à l’exception des rares survivants spirituellement évolués. Cet âge sombre et conflictuel est un peu plus long (5848 ans) si on prend en compte la période de 504 ans allant de l’aube (3606 avant Jésus-Christ) au début de cette ère, ainsi que la séquence terminale de 503 ans s’étendant du début (1939 après Jésus-Christ) à la fin de son crépuscule. Si interminable qu’il paraisse au regard de notre vision moderne de l’histoire, cet âge de fer, pour employer la terminologie d’Hésiode, fut en effet précédé par trois autres yugas de plus grande durée encore (Kritâ, Tritâ, Dvârpara) et le cycle complet formé par l’ensemble de ces âges (manvantara) dont la durée donne déjà en soi le vertige (60487 années) n’est pourtant lui-même qu’une séquence infime dans la succession infinie des cycles et des âges au cours desquels l’univers s’est déjà un nombre incalculable de fois résorbé dans l’indifférencié, puis spontanément recréé.
Françoise Bonardel : Bouddhisme tantrique et alchimie
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