Notre-Dame-de-Saturne

 

Ill. : Santiago Caruso. Source : L’Alchimie au Moyen Âge, aux frontières de l’impossible par Wilhelm Ganzenmüller, éditions Marabout, collection Univers secrets

Un symbole très fréquemment employé par les alchimistes était l’hermaphrodite, un être fabuleux, mi-homme, mi-femme, qui doit représenter l’union du principe mâle et du principe femelle. L’idée, mais non la représentation, se trouve chez les alchimistes grecs.

La plus ancienne image que j’en connaisse figure dans le livre de La Sainte Trinité. Le personnage apparaît, ici, habillé à la mode du Moyen Âge. Dans les images de manuscrits italiens, on remarque à partir du quinzième siècle une propension de plus en plus marquée à exposer le corps nu. Non seulement on représente les hermaphrodites sans voile, mais on ne craint pas, toujours dans le même esprit, de représenter l’union de l’homme et de la femme d’une manière si crue que n’importe quel tribunal d’aujourd’hui [1938] ne manquerait pas d’y voir un outrage aux bonnes mœurs.

Les rapports étroits entre l’alchimie et les représentations religieuses sont causes que l’on trouve souvent, dans les manuscrits illustrés, des motifs religieux. Il s’y trouve en particulier une représentation qui, au premier coup d’œil, paraît tout simplement un « Couronnement de la Vierge. » Au milieu, la Mère de Dieu, entre le Père et le Fils ; dans les quatre angles, les symboles des quatre évangélistes.  

Ce qui frappe l’observateur, c’est, en dehors du groupe central, un bouclier orné d’un blason à l’aigle. Tout d’abord, les sentences et notes explicatives nous font entendre clairement que nous avons affaire à une représentation des sept métaux : Dieu le Père, c’est l’or ; Marie, l’Argent ; le Christ, le mercure ; les quatre évangélistes, les quatre métaux impurs. Le blason de l’aigle est un symbole de la pierre philosophale.

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