Source : Les Grandes énigmes de l’Apocalypse, la clé des symboles, par Philippe Plet, éditions Salvatore, relecture 2017-2023.
« Il te faut de nouveau prophétiser sur des
peuples et des nations, et des langues et des rois en grand nombre »
(Ap 10, 8-11)
Jean n’est plus seulement témoin des événements
déployés par la vision ; en suivant l’ordre qui lui est donné de manger le
petit livre tenu par l’ange, il devient lui-même acteur. Le style de ce récit
est tout à fait celui des textes prophétiques de l’Ancien Testament. Avant lui,
Ézéchiel avait vu, lui aussi, un livre en vision et l’avait mangé.
Ce livre recelait le contenu de la prédication que le
prophète devait adresser à Israël : « Et toi, fils d’homme, écoute ce
que je vais te dire, ne sois pas rébellion comme la maison rébellion. Ouvre la
bouche et mange ce que je te donne. Je regardai et voici qu’une main était
tendue vers moi ; il était écrit sur la face et au revers ; et dessus
étaient écrits des chants funèbres et des soupirs et des gémissements et il me
dit : Fils d’homme, ce que tu trouves, mange-le, mange ce livre, puis va
parler à la maison d’Israël. J’ouvris la bouche et il me fit manger ce livre et
il me dit : Fils d’homme, repais ton ventre et remplis les entrailles de
ce livre que je te donne. Je le mangeai et il fut dans ma bouche doux comme du
miel et il me dit : Fils d’homme, va vers la maison d’Israël et tu leur
diras mes paroles. » (Ez, 2, 8-3, 4)
On constate la parenté incontestable qui unit les deux
récits d’envoi en mission prophétique. Jean reçoit cette mission de prophétiser
« de nouveau », ce qu’il a déjà fait en recevant les révélations
précédentes de l’Apocalypse, qu’il doit continuer de recevoir pour dévoiler la
nature et le sort de « beaucoup de peuples, de nations et de rois. »
C’est la valeur des visions de Jean qui lui sont ici signifiées : le texte qu’il doit rédiger sera diffusé ans l’Église et son contenu sera celui-là même de la prédication des deux Témoins à la fin des temps. La mission de prophétiser que Jean reçoit du Seigneur, c’est la rédaction de l’Apocalypse. C’est pourquoi le contenu de ce livre est plus qu’un ensemble de visions extraordinaires ; il est la présentation de la foi dans ses enjeux ultimes, le commentaire du combat spirituel auquel nul croyant ne peut se soustraire en ce monde. La valeur des visions de Jean est et sera donc utile tout au long de l’histoire de l’Église. Car, pour lui, prophétiser « de nouveau » signifie être entendu au long des siècles par une foule immense d’hommes et de femmes.
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