Pour comprendre cette démarche étrange, il nous faut
passer en boitant par un biais empirique. L’herbe du diable, les fleurs du mal,
plutôt que le nom de Dieu. C’est Gauss qui a réussi à s’intéresser à ce
problème au travers d’une association qui tient, elle aussi, du hasard. Deux listes qu’enfant il reçoit en cadeau.
Une espèce de chance sublime lorsque le duc de Brunswick, séduit par le talent
précoce de l’adolescent, lui remet un ouvrage composé de deux tables :
celles des logarithmes et celle, forcément incomplète, des nombres premiers. Deux
ailes apparemment détournées, mais dont Gauss soupçonne une symétrie cachée.
Un sublime « rapport sans rapport », sans rapport parce que c’est
seulement dans un livre que se sont superposés deux arrangements dont le lien
n’existe plus, comme pour un almanach de curiosités.
Jean-Clet Martin : Et Dieu joua aux dés
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