L’universalisme peut prendre la forme de
l’Encyclopédisme, c’est-à-dire de la perception de la structure totalisante,
même si ouverte, et « transdisciplinaire » du savoir. Borges était
l’auteur d’encyclopédies, dont il considérait les articles comme autant de
petits livres et E.R. Monégal a pu remarquer avec raison que son écriture est
apparentée à celle des articles d’encyclopédie. Une encyclopédie est une
bibliothèque en un seul livre. Le Savoir a, selon Hegel, une structure
circulaire et l’étymologie d’une « encyclopédie » dit le parcours
complet d’un « cycle de formation », enkuklios paideia.
« L’encyclopédisme aime faire tourner la roue du savoir » écrit
Barthes. L’encyclopédisme aime le mouvement tournant, faire des cycles de
formation, car on ne peut parler de formation que lorsque le savoir fait des
cercles et décrit des boucles. L’encyclopédiste, c’est le refus de la
spécialisation du savoir. Un savoir de spécialiste ne fait pas de cercles.
Raphaël Lellouche : Borges, l’hypothèse de l’auteur
Commentaires
Enregistrer un commentaire