« Comme c’est souvent le cas, les choses que les
gens craignent le plus n’arrivent pas. Les peurs n’étaient pas réelles. Des
pluies de bombes ne sont tombées ni depuis les satellites en orbite, ni depuis
la Lune. L’Union Soviétique n’a pas conquis le monde, même si elle fut la
première nation à établir une station orbitant autour de la terre en 1971. Les
préoccupations populaires concernant la menace nucléaire commencèrent à
s’évanouir en 1971 » déclare Howard Mc Curdy. Les préoccupations
populaires se sont évanouies également parce que les systèmes balistiques
chargés d’équiper la dissuasion nucléaire étaient alors invisibles du public.
Ils se fondaient littéralement dans le paysage, à l’image du millier de
missiles Minuteman capables d’emporter une ogive nucléaire de 1.2 mégatonne, en
sommeil dans des bases souterraines. L’UASF les a dispersés de 1961 à 1967 sur
des dizaines de milliers de kilomètres carrés dans les Grandes Plaines. Cachés
dans leurs silos de lancement secrets, visant à assurer une réponse coordonnée
et massive en trente minutes à toute attaque ennemie sur le sol des USA, ces ICBM ont survécu à la dramaturgie de la guerre froide et au moins un
demi-millier est toujours opérationnel. Comme le rappelle l’historienne
Gretchen Heefner, « cela signifie que des milliers d’Américains vivent
encore aux portes de l’Armaggedon. Il nous faut encore des milliers de dollars
pour financer le personnel et l’entretien des installations souterraines en
béton. »
Irénée Réginald et Arnaud Saint-Martin
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