Source : Le Diable au dix-neuvième siècle, la mystification du Docteur Bataille ou la Mystification transcendante, suivi d’extraits choisis tirés de l’œuvre du Docteur Bataille, par Michel Berchmans, éditions Marabout, collection Univers secrets
Le Diable au dix-neuvième
siècle parut en livraisons de dix fascicules chacune, du 20
novembre 1892 au 20 mars 1895. Comme couverture, un démon entouré de deux
banderoles. La plus grande, celle de gauche, porte : Le Diable au
dix-neuvième siècle ou Les Mystères du spiritisme / La Franc-maçonnerie
luciférienne / Révélations complètes / Sur le palladisme / la Théurgie / la
Goétie et tout le / Satanisme moderne. Sous cette banderole : par le
Docteur Bataille / nombreuses gravures. La seconde banderole porte :
Magnétisme occulte / Pseudo-spirites / et / vocates procédants / les médiums
lucifériens / la Cabale fin-de-siècle / Magie de la Rose-Croix / les
Possessions / à l’état latent / Les Précurseurs / de / Anté-Christ.
Et je crois bien que toutes les
dimensions possibles de caractères ont été utilisées. Dans le bas, deux
écussons : à gauche, on lit : « Prix 12 F. le volume de 960
pages, plus de 120 dessins inédits. » À droite : « Récits
d’un témoin. » Enfin, sous le cadre : « Delhomme et
Briguet, éditeurs Paris et Lyon. »
Cette couverture est ornée d’un
dessin. Deux groupes de cinq personnes regardent avec stupeur le démon se
dresser devant eux. À droite, un Sud-Américain, une Hindoue, un Chinois, un
Indien et un Noir ; à gauche, un gentleman en habit noir, un Turc, une
femme, un Français et un herr Doktor. Le démon se dresse sur sa queue de dragon
armée de griffes, bras croisés, le sourire railleur, allongé par une barbe à
deux pointes. Couronné d’une étoile rayonnante, il est entouré d’ailes de
chauve-souris. L’ensemble ne manque pas d’allure comme du reste nombre des
illustrations intérieures.
Trier ce qui, dans ces Trois Mousquetaires de l’occultisme, appartient au réel, au supposé, à l’imagination, à la fantaisie gratuite, passer au crible ces 2000 pages pour en séparer tous les emprunts aux démonologues, occultistes et romanciers, est chose impossible.
Disons seulement que, quoi qu’on en pense, les auteurs ont
déversé dans leurs livres une érudition assez considérable, pillant les vieux
ouvrages, les auteurs peu connus, citant du reste honnêtement leurs sources le
plus souvent… et disons, également que tout ce qu’il a été possible de vérifier
dans les encyclopédies concorde avec les détails donnés sur A. Pike et A.
Lemmi. Il ne pouvait en être autrement, du reste. Il s’agissait de personnages
vivant encore ou morts récemment. Mais c’est par dizaines que se comptent ceux
qui sont mis en scène.
« Je le dis en passant :
je mets au défi le prince de Bismack de me contredire, car lui, Bismarck, a
reçu de Lucifer, évoqué à sa demande par la sœur Barbe et son instigateur
sataniste, en présence de ladite Barbe Vilger, et d’autres témoins »
(I, 730)
Que dire de ce paisible culot ? Il faut croire que les victimes étaient toutes sur le modèle de ce médecin, cité dans l’ouvrage, et qui déclarait : « QU’on dirait que j’ai dévoré en dix-neuf minutes dix-neuf monitors américains et que je les ai digérés, que je ne broncherais pas. » Car en tout et pour tout, ils reçurent cinq lettres de rectifications : Juliette Adam, Rochas, l’évêque gnostique Basilidès, Georges Bois et le comte de Lorménie.
Commentaires
Enregistrer un commentaire