Main gauche

 

Source : L’Ésotérisme comme principe et comme voie par Frithjof Schuon, éditions Dervy, collection L’Être et l’Esprit

Cinq : l’image de ce chiffre est le pentagramme, avec le sommet en haut s’il s’agit de l’aspect statique et tourné vers l’Essence ; avec le sommet en bas si au contraire il s’agit de l’aspect dynamique et de la tendance vers la manifestation. L’image du chiffre cinq peut aussi désigner la croix, comme nous l’avons fait remarquer plus haut : la différence est que, dans l’image de la croix, le centre est encore plus implicite que dans le pentagramme, où il s’extériorise en quelque sorte, et de centre, devient sommet ; c’est comme si le cœur devenait cerveau. En outre, si la croix combine la verticalité et l’horizontalité, le pentagramme accentuera la distinction entre la supériorité et l’infériorité : la verticalité dans la croix devient la supériorité dans le pentagramme, en sorte que dans ce dernier l’axe nord-sud se trouve représenté par les deux angles supérieurs et les l’axe est-ouest par les angles inférieurs, le sommet du pentagramme équivalent au centre de la croix.

Et ceci indique que le pentagramme est bien une image de l’homme, mais aussi, a priori, une image du Prototype divin. Chez celui-ci, la Main droite (sud, douceur) s’ouvre ; la Main gauche (nord, rigueur) se ferme ; le Pied droit (est, passivité) s’approche ; le Pied gauche (ouest, passivité) s’éloigne. Chez l’homme, la main droite, toujours symboliquement parlant, accomplit le bien ; la main gauche évite ou empêche le mal ; le pied droit approche de Dieu, le pied gauche éloigne du monde. Plus fondamentalement, et en donnant aux deux perfections passives le sens positif qu’elles comportent en premier lieu, nous dirons que la Main gauche de Dieu se réfère à la Pureté, à la purification de l’homme, tandis que le Pied gauche se réfère à l’immobilité (et l’homme qui prie se tient debout devant Dieu), donc à la paix et aussi à la patience et à la gratitude.

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