Kakaopoito

 

Source : Le Diable au dix-neuvième siècle, la mystification du Docteur Bataille ou la Mystification transcendante, suivi d’extraits choisis tirés de l’œuvre du Docteur Bataille, par Michel Berchmans, éditions Marabout, collection Univers secrets

Les « compères » Bataille / Taxil / Hacks, (les deux premiers ne formaient qu’une seule et même personne) furent démasqués ben avant leurs aveux. Mais il faut avouer qu’ils y mirent du leur. Ils perdirent toute pudeur en parlant de l’armée infernale. Ils citaient le commandant de la grande colonne de droite « 333 légions de la trois mille trente-quatrième à la trois mille trois cent soixante-sixième », l’archidémon Kakaopoito, dit Prince Yen-Vang, glorieux d’Asie, premier grand stratège. Ils contèrent des bourdes vraiment trop fortes, comme cet arbre s’inclinant au passage de Sophie Walder, et dont une branche brisée et morte fleurit soudain pour lui tendre un bouquet de fleurs.

Pis : les lettres d’évêques portant parfois de bien étranges signatures. Il y eut à l’époque un Mgr Gouthe-Soulard, mais un Lagoutho-Soulard, j’en doute, et encore moins « de sororis manu in partibus », ce qui en français se dit,  « la main de ma sœur dans les parties des infidèles. » Il n’importe : les gens s’y laissèrent prendre. Et l’Église ne fut pas la seule dupe. Des loges réclamèrent leur affiliation à cette maçonnerie nouveau style. Menacé d’un schisme, le Grand-Orient ordonna une enquête et dénonça… un complot des Jésuites. Les pauvres… Eux qui se faisaient dindonner de la même façon. Ce sont là de douloureux souvenirs qui expliquent le silence fait depuis.

Personne n’avait été épargné, ni l’Église en la personne de Mgr Fava, évêque de Grenoble, de Mgr Maurin, auteur de La Franc-maçonnerie, synagogue de Satan, qui venait même consulter Leo Taxil. « Vous pensez s’il fut bien renseigné, je lui lisais mon manuscrit. » Ne disons rien des occultistes, à commencer par Jules Bois ; ils ne regimbèrent que le jour où ils s’avisèrent que les connaissances de l’auteur grand initié ne dépassaient pas le petit Albert. Quant à Diana Vaughan, dont une dactylo américaine, fort jolie, remplissait le rôle, elle fut nommée membre d’honneur et protectrice par trois Suprêmes Conseils Indépendants d’Italie

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