Tout
le problème, et il est de taille, réside dans l’ambiguïté des manipulations du
sens, à la faveur desquelles il arrive que les extrêmes se rejoignent. La
vision inspirée y prend souvent l’aspect d’une énorme blague. Car Dieu y est
curieusement rapproché de ce qui lui est étranger, voire antipathique, même si,
dans les travestissements les plus scabreux, Bloy trouve la perle d’une
révélation théologique, il n’est pas sans danger de confondre, fût-ce en
apparence, la Réalité suprême avec l’univers des pourceaux. Pour s’en tenir à
un seul exemple, on ne fait pas impunément communiquer, sur un plan symbolique,
scatologie et eschatologie : à ce jeu, on risque une irréparable
contamination du haut par le bas et une confusion qui donne le vertige.
Suspendu au milieu de ces abysses, le lecteur est ainsi livré aux risques d’une
herméneutique piégée. Car il est bien difficile pour lui d’interpréter ces
« antiphrases chargées de mystères » et ces propositions aberrantes,
qui frisent le gouffre du non-sens.
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