Source : Turbulences dans l’univers, Dieu, les extraterrestres et nous, par Jacques Arnould, éditions Albin Michel, relecture en cours.
Que se passerait-il si des extraterrestres débarquaient
sur terre ? Le rédemptoriste Francis Connel n’a pas hésité à répondre,
dans un article de la revue hebdomadaire du diocèse de Washington, The
Catholic Standard, reproduit par plusieurs organes de presse, jusqu’au Time
Magazine du 18 août 1952 :
« Si ces êtres doués de raison ont échappé au
péché originel : c’est-à-dire s’ils possèdent l’immortalité du corps dont
jouissaient Adam et Ève, il serait stupide de la part de nos pilotes d’essayer
de les tuer, ils seraient intuables. » Audacieux autant qu’absurde, le
propos de Connel oblige les théologiens à considérer dans une perspective
entièrement nouvelle, j’entends celle des travaux en astrobiologie et de la
recherche d’intelligences extraterrestres plus encore que celle des ovni,
l’antique question théologique du péché originel et de son lien avec le
caractère mortel des créatures terrestres.
D’une manière conséquente et analogue, l’œuvre de
rédemption du Christ, autrement dit son incarnation, sa passion, sa
résurrection, peut et même doit être examinée dans une perspective
extraterrestre : faut-il envisager plusieurs incarnations du Fils de Dieu,
plusieurs passions ? Ou, au contraire, dans un mouvement inverse de celui
de la révolution copernicienne, faut-il accorder et défendre un caractère
unique à la mission du Christ sur notre planète et en faveur de notre espèce,
quitte à ignorer ou à refuser l’existence d’être extraterrestres ?
Face à de telles interrogations, les théologiens, parfois même les croyants, peuvent prendre peur ou se perdre dans de stériles élucubrations : ils peuvent aussi, et c’est l’esprit de cet essai, considérer qu’elles sont une véritable occasion, une véritable chance de progresser dans l’intelligence de leur foi, afin d’être prêts à mieux en rendre compte. La foi ne doit pas avoir peur de la raison ; elle ne peut pas se réfugier dans un fidéisme candide, ni dans une apologétique bornée.
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