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Contemporain de Nicolas de Cues, Guillaume de Vorilong ne se contente pas de reprendre la question de la perfection de l’œuvre divine et de soutenir que seule la pluralité coïncide avec la toute-puissance du Créateur. Il introduit une question qui paraît avoir été jusqu’alors oubliée ; si des hommes existent dans un autre monde, sur une autre planète que la Terre, ont-ils péché ? Une question qui, pour la tradition chrétienne, en appelle immédiatement une autre : le Christ peut-il, doit-il sauver les espèces extraterrestres qui auraient péché ? Du champ de la théologie de la création, la question de l’existence de plusieurs mondes passe donc dans celui de la théologie du salut, de la rédemption. Pour sa part, Guillaume de Vorilong n’a aucune hésitation : « Si le Christ mourant sur cette terre, pouvait racheter les habitants d’un autre monde, je dirais qu’Il en est capable, même s’il ne serait pas convenable qu’Il se rende sur un autre monde pour y périr une fois de plus. » À partir de l’époque moderne, le thème du péché des extraterrestres, de la nécessité et des modalités de leur salut prend le dessus sur celui de la toute-puissance créatrice de Dieu.

Jacques Arnould : Turbulences dans l’univers

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