Ah, il faut être vraiment Dieu pour ne
pas craindre d’entrer dans une telle maison. Et Le voici ! Quelle sera mon
attitude et que vais-je dire ou faire ? Rien, absolument rien. Avant-même
qu’il ait franchi mon seuil, j’aurai cessé de penser à Lui, je n’y serai
plus, j’aurai disparu, je ne sais comment, je serai infiniment loin parmi les
images des créatures. Il sera seul et nettoiera Lui-même la maison, aidé de
Sa Mère dont je prétends être l’esclave et qui est, en réalité, mon humble
servante. Quand ils seront partis l’Un et l’Autre, pour visiter les autres
cavernes, je reviendrai et j’apporterai d’autres ordures.
Léon Bloy : Méditations d’un solitaire en 1916
Commentaires
Enregistrer un commentaire