J’avoue que cet appel mystérieux m’a toujours fait
peur. Je me rappelle l’avoir souvent entendu dans mon enfance. Parfois,
quelqu’un derrière moi, prononçait brusquement mon nom. Il faisait généralement
très beau à ces moments-là ; sur les arbres du jardin, pas une feuille
ne bougeait ; il n’y avait pas une
âme dans le jardin. Mais j’avoue que si j’avais été surpris, seul dans une
forêt impénétrable par la nuit la plus furieusement orageuse et le plus
infernal déchaînement des éléments, je n’en aurais pas été aussi terrorisé que
de cet effroyable silence par un jour sans nuage. Je m’enfuyais alors du jardin
à perdre haleine, affolé, et je ne me tranquillisais qu’après avoir rencontré
quelqu’un dont la vue chassait cette horrible désolation du cœur.
Darkthrone : To Walk The Infernal Fields
Dimitri Merejkowski : Gogol et le Diable
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