Bluestar

 

Sur l’illustration de La Lumière bleue par Pem (1930), un préparateur fixe une femme nue qu’il tient dans sa main et éclaire vivement à l’aide d’une torche. L’ampoule dégage une lumière bleutée qui provoque des effets semblables à ceux de la lumière noire, puisqu’elle altère la couleur du titre du roman lorsqu’elle passe sur les caractères. Ce jeu typographique permet de signifier que la lumière exerce une action révélatrice : elle donne à voir ce qui est caché. En effet, les pensées sont imprimées sur des carnets vierges composés de plaques épaisses, comme écrites à l’encre sympathique puisque leur contenu n’est visible que lorsqu’il est éclairé avec la lumière appropriée. La représentation d’une femme miniature, absente du récit en question, témoigne soit de la méconnaissance du texte de la part de l’illustrateur, soit de sa volonté de faire une image érotique, qui attire l’œil. Ce n’est pas la première fois qu’une couverture est éloignée du contenu de l’œuvre, en atteste un autre titre de Féval fils, Les Vampires de la mer (1929), flanqué d’un homme chauve-souris, alors même que le récit développe des sous-marins perfectionnés, confondus avec des monstres marins tentaculaires, mais en aucune façon des vampires.

Fleur Hopkins Loféron : Voir l’invisible

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