C’est un incessant étonnement devant
la nature qui n’a pas doté les deux sexes selon les mêmes critères de la
mesquinerie : la nature qui créa la femme dont le plaisir n’est jamais
qu’un avant-goût du plaisir, et l’homme, que le plaisir épuise. Le monde sent
tout cela, mais il n’en veut rien savoir. Il a, des milliers de fois, combattu
cet Autre qui, peut-être, ne vit même pas, mais qui le vaincra sans aucun
doute. Non du fait de ses facultés supérieures mais parce qu’il est l’Autre,
venu plus tard, celui qui communique à la femme le goût de la série et qui, en
fin de compte, triomphera. Mais ils se passent la main sur le front, comme pour
chasser un mauvais rêve : et ils veulent être les premiers.
Karl Kraus : Cette grande époque
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