Ce qu’il faut maintenant, c’est répandre habilement,
encore davantage le goût de la lecture. Qu’ils lisent, qu’ils lisent n’importe
quoi ! Pendant qu’ils liront, ils ne songeront point à agir, à mal faire.
La lecture vaut encore mieux que les courses, Monsieur, pour tenir en bride les
mauvais instincts. Quand on a perdu sa chemise au jeu, il faut s’arrêter ;
on n’a pas besoin de chemise pour lire. Il faudrait créer des bibliothèques
partout, dans les moindres hameaux ; les bourgeois s’ils avaient le sens
commun, se cotiseraient pour cela ; et l’on rendrait la lecture
obligatoire, comme l’instruction, comme le service militaire. L’école, la
caserne, la bibliothèque ; voilà la trilogie. Du papier, Monsieur, du
papier…
Georges Darien : Le Voleur
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