« Et la cuve fut foulée en dehors de la ville, et
de la cuve il sortit du sang jusqu’aux mors des chevaux sur 1600 stades. »
Il s’agit, en réalité, d’une annonce prophétique de la bataille finale qui
opposera l’Agneau et le Dragon ; cette bataille représente la réalisation
concrète de la vendange : « C’est lui qui foule dans la cuve le fin
de l’ardente colère de Dieu » (Ap 19, 15) Il s’agit d’une bataille
immense : « Je vis alors la Bête, avec les rois de la terre et leurs
armes rassemblées pour engager le combat contre le Cavalier et son
armée. » (Ap 19, 19) Jean précise encore que la vendange sera réalisée
« hors de la ville. » Ce détail confirme bien la référence à la
bataille finale, puisque celle-ci a lieu dans la plaine nommée Armaggédon (Ap
16, 16) Enfin, dans le commentaire de Césaire d’Arles, la mention du sang
montant jusqu’au mors des chevaux, « sur une étendue de 1600 stades »
symbolise le caractère universel de la vendange, qui s’étendra « jusqu’aux
conducteurs de peuples » : elle « s’étendra jusqu’au Diable et à
ses anges, dans l’étendue des 1600 stades, c’est-à-dire dans les quatre parties
du monde. Le nombre quatre en effet est quadruplé, comme dans les quatre
visages aux quatre formes, et dans les roues (Ez 1, 15-16) En effet, quatre
fois quatre cents égale mille six cents. Comprenons par là que le jugement
divin concerne le monde entier. Pour Césaire d’Arles, cet avertissement
prophétique sera accompli lors de la bataille finale.
Ill. : Santiago Caruso
Philippe Plet : Les Grandes énigmes de l’Apocalypse
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