Cool entropy

 

Comme l’écrit Arnheim : « Ce qui confère au principe d’entropie un aspect d’ordre cosmique, c’est la loi de direction dynamique de Köhler qui réduit la tension non pas en dissipant ou en dégradant l’énergie, mais en l’organisant conformément à la structure la plus simple et la plus équilibrée, qui est disponible pour un système. » Ce que Köhler veut dire, c’est qu’à la différence de propriétés comme la chaleur, qui est réellement l’expression d’une moyenne statistique entre des mouvements de particules qui sont censés avoir lieu au hasard, les propriétés de forme et le devenir des formes obéissent à des lois spécifiques qui ne sont pas du tout du même type. Il est clair que, pour Musil, si l’on veut apporter le complément et la contrepartie indispensable à une vision du monde qui est régulièrement dénoncée comme exagérément et même exclusivement « mécanique », c’est du côté de travaux extrêmement précis et rigoureux, comme ceux que Köhler a consacrés aux problèmes de la forme qu’il faut chercher, et certainement pas, comme on le fait malheureusement le plus souvent, du côté de la rhétorique de la pensée organiciste, dont la morphologie scientifique de Spengler donne l’exemple le plus typique et le plus contestable.

Jacques Bouveresse : L’Homme probable

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