Nous ne savons jamais ce que ses romans et ses pièces
signifient exactement. Nous ne sommes jamais sûrs de leur
« message », ce qui est d’autant plus surprenant qu’il traite de
sujets « brûlants », l’ordre public, la trahison, les exigences
concurrentes de la laideur de la vertu et de la beauté du vice, le crime, la
manipulation de l’opinion par la propagande et le problème connexe de la
prostitution de l’image publique contre l’inauthenticité privée. Curieusement, il
était proche de Sartre en ce qu’il réclamait une littérature politiquement
engagée et la fin de l’art pour l’art. Sa plus grande originalité, c’est-à-dire
la plus grande perversité est sa manière d’aborder les questions fondamentales de
l’époque plus en dandy qu’en moraliste. Son œuvre romanesque est gorgée de sens
mais difficile à paraphraser, et ses trois dernières pièces seraient d’une
nature encore plus insaisissable.
Edmund White : Jean Genet
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