Source : Qu’est-ce que le pragmatisme ? par Jean-Pierre Cometti, éditions Gallimard, réédition Folio essais.
Le pragmatisme s’est développé autour d’une philosophie
de la connaissance. Mais, à la différence des théories de la connaissance
propres à la tradition, il s’est détourné des conceptions qui tendent à
privilégier la quête d’un fondement dans l’absolu, ou celle d’un modèle de la raison
déterminant a priori les possibilités de la recherche et de la
« découverte. »
L’idée que la croyance se situe à la fois au
commencement et à la fin de la recherche est au cœur de ce qui oppose Peirce à
Descartes. C’est elle qui commande la conception de l’enquête dont Peirce
établit les principes dans son article de 1877 : « Comment se fixe la
croyance ? »
« L’irritation produite par le doute nous pousse à
faire des efforts pour atteindre l’état de croyance. Je nommerai cette série
d’efforts recherche. »
Pour Peirce, la notion de croyance est liée à l’action,
au doute, et à la recherche. Elle présente trois caractères majeurs : 1)
Elle existe dans la conscience que nous en avons 2) Elle apaise l’irritation
produite par le doute 3) Elle est liée à une règle d’action, c’est-à-dire à une
habitude.
« L’essence de la croyance réside dans l’instauration d’une habitude ; et des croyances différentes sont distinguées par les différents modes d’action auxquels elles donnent naissance. Lorsque des croyances ne diffèrent pas sous ce rapport, lorsqu’elles apaisent le même doute en produisant la même règle d’action, alors de pures différences dans le type de conscience que nous en avons ne peuvent en faire des croyances différentes, pas plus que le fait de jouer un air selon différentes tonalités ne revient à jouer des airs différents. »
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