Ce qu’il y a de meilleur à manger, c’est le pauvre, et
non pas la langue, ainsi que le prétendait Ésope, à moins que ce ne soit la
langue du pauvre, laquelle est eucharistique, essentiellement. Le Sang et la
Chair du Pauvre sont les seuls aliments qui puissent nourrir, la substance du
riche étant un poison et une pourriture. C’est donc une nécessité d’hygiène que
le pauvre soit dévoré par la riche qui trouve çà très bon et qui en redemande.
Ses enfants sont fortifiés avec du jus de viande de pauvre et sa cuisine est
pourvue de pauvre concentré.
Léon Bloy : Le Sang du pauvre
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