Ce qui manque chez Sade, ce n’est ni la licence, ni
l’excès, ni le renversement, ni le travestissement, traits définitifs, nous
l’avons vu de la Grande Fête et présents en abondance chez l’auteur de Justine.
Ce qui lui fait défaut, c’est le terme final, celui qui se constitue en tant
que réaction face aux premiers. Pour être brefs, ce qui est absent chez Sade,
c’est la joie, la vraie. Le ludisme des anciens rites de violence est remplacé
par le sérieux de leur réalisation dans un monde triste, gris, sans sourire et
sans rire. Si quand même, ainsi que certains commentateurs ont voulu le
souligner, il y a de l’humour chez Sade, celui-ci est involontaire, comme le
ridicule de la gravité, l’hilare du trop sérieux.
Victor I. Stoichita et Anna-Maria Coderch
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