Source : La Notion gnostique du Démiurge dans les Écritures et les traditions judéo-chrétiennes, par Robert Ambelain, éditions Bussière, la Diffusion Scientifique, relecture en cours, 2016-2023
Au fur et à mesure de sa descente, la Pensée divine
prend de plus en plus corps, mais les Ouvriers étant de moins en moins
parfaits, la comprennent de moins en moins exactement. Elle n’est plus alors,
dans les derniers degrés de sa transmission et de sa réalisation, qu’une
manifestation imparfaite, amoindrie, de la Pensée première, car les derniers
Êtres chargés d’y œuvrer s’y mêleront inconsciemment, par voie de réactions
naturelles, des concepts qui leur sont propres. En outre, leur imperfection
morale y mêlera nécessairement certaines notes d’égoïsme. Ils tendront, en
leurs efforts, à travailler davantage pour eux que pour l’Idée Pure qu’ils ne
percevront pas d’ailleurs, ne recevant intuitivement que les concepts des plans
immédiatement proches.
C’est là l’histoire connue de telle consigne militaire
qui, transmise et retransmise de bouche à oreille, de grades à grades, finit en
parvenant aux soldats des derniers rangs, non seulement à ne plus être exprimée
dans le langage châtié du début, mais même à ne plus signifier tout à fait la
même consigne primitive.
On peut également comprendre le mécanisme de cette
perception de plus en plus confuse en appréciant combien les
« clichés » véridiques se trouvent mêlés chez la plupart des grands voyants
à des images inutiles, sans rapport avec le sujet et parfois même trompeuses.
D’où cette plainte lamentable de la liturgie mandéenne :
« Je suis une étincelle de la Grande VIE. Qui donc m’a jetée dans la misère des Anges » — Ginzâ : CDLXII, 27, 28
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