Si dans Pompes funèbres, Genet exprimera sa
fascination érotique pour Hitler, ce n’était pas un apologiste du fascisme. Il
estimait Hitler en cela même qu’il était le diable incarné. En fait, dans ses
romans, Genet se servait d’Hitler comme d’une sorte d’abréviation du mal, même
si dans la conversation, il reconnaissait sa sottise et son matérialisme, le
considérant davantage comme un monstre drogué que comme un Satan conscient.
Ainsi qu’il l’écrit dans Journal du voleur, lors de sa traversée de
l’Allemagne, dans les années trente : « C’est un peuple de voleurs,
sentais-je en moi-même. Si je vole ici, je n’accomplis aucune action singulière
et qui puisse me réaliser mieux : j’obéis à l’ordre naturel. Je ne le
détruis pas, je ne commets pas le mal, je ne dérange rien. Le scandale est
impossible. Je vole à vide. »
Edmund White : Jean Genet
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