Adolf

 

Adolf von Harnack situe la pureté du christianisme dans l’enseignement de Jésus ; pour lui, le gnosticisme apparaît lorsque des influences religieuses et intellectuelles grecques contaminent cette forme pure. Contrairement à Adolf von Harnack, Hans Jonas refuse de comprendre le gnosticisme à partir d’une origine dans un lieu historique singulier (que ce soit par exemple la contamination du christianisme primitif, du judaïsme ou de l’hellénisme) et défend plutôt la thèse selon laquelle il est apparu en tant que religion distincte simultanément en plusieurs endroits différents de la Méditerranée. Mais comme Harnack, il reste persuadé que l’essence et la signification du gnosticisme sont liées à son origine. En l’occurrence, elle est plurielle et dans plusieurs lieux, mais elle est bien le fait d’un principe unique et justifié. Ainsi, avec l’hypothèse d’une « forme active », Jonas refuse radicalement de comprendre le gnosticisme comme hérétique, ou comme une dégénérescence d’une autre pensée de l’Antiquité, car il y voit un principe radicalement nouveau venu de l’Orient.

Nathalie Frogneux : Préface à La Gnose et l’esprit de l’Antiquité tardive, de Hans Jonas

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