Bal grotesque

 

Source : Portrait craché du roi Philippe (2018) par Guido Lauwaert, adaptation du néerlandais par Neûre aguèce.

Software ou hardware ? La faute au programme ou à la machine ? Pourquoi Philippe a-t-il l’air si empoté ? On dirait un automate avec une clef dans le dos. Plus gênant encore : sa gestuelle asynchrone par rapport à son discours. Il ne ferait même pas l’affaire pour Madame est servie, ou pour une pièce de théâtre amateur. Vous savez, un peu comme ces acteurs de théâtre régional qui s’exclament : « Oh, là, là… au voleur ! » Et seulement deux ou trois secondes après, ils regardent dans la bonne direction. 

Dans un tel milieu, il s’agit d’un péché véniel. Mais d’un roi, on attend tout autre chose… Il paraît que Philippe a pris des cours de maintien. Du moins, les médias voudraient nous le faire croire. En attendant, Philippe ressemble à un Playmobil. Et pourtant, certains membres de sa famille manifestaient des talents artistiques. Ainsi, la reine Elisabeth, la femme d’Albert I, pratiquait la sculpture et l’horticulture n’avait pas de secrets pour Mama Paola.

Hélas, notre Philippe « national » n’est pas capable de retenir trois mots de suite. God save le prompteur… Eh oui, c’est bien plus au prompteur qu’à ses sujets qu’il s’adresse lors de son discours de Noël. Tout le monde l’ignore, mais Philou souffre d’une angoisse très répandue : le petit prince a peur d’être abandonné par ses parents pendant l’hiver, ou confié à une gouvernante Carabosse. 

Alors, notre pauvre, pauvre Philippe se cramponne au texte qui se déroule lentement, très lentement, beaucoup plus lentement encore que celui d’une speakerine blonde de RTL. Il faut comprendre son angoisse : imaginez notre Philippe à la place de Jean-Michel Zecca, ce pénible Monsieur Je-sais-tout, avec ses petites fiches. Ou mieux encore, imaginez Philippe dans le rôle de Michel de Maegd, avec son beau costume tricolore et son regard luisant comme une bille. Notre Philippe n’aurait aucune chance ! Le prompteur se déroulerait trop vite… 

Recalé à l’oral ! Mais en privé, Fifi se montre-t-il moins godiche ? Seul l’entourage royal le sait. Oh, je vous entends déjà… Fifi a la personnalité d’une mite. Pour être précis, d’une mite à tapis. Typiquement Cobourg. 

Une anecdote : un soir de 1977, le Maréchal de la Cour emmena Tonton Baudouin à la première d’une pièce de Hugo Claus. Claus avait tenu à superviser l’ensemble et après la représentation, un raout informel se tenait en coulisses. Baudouin félicita le régisseur : « Merci pour cette soirée inoubliable, Monsieur Clous. La plus belle pièce que j’aie jamais vue, Monsieur Clous, etc. » Le Clous du spectacle ! La pièce fit un four que la critique éreinta. L'ai-je bien descendue ? Baudouin a dû lire les manchettes car il n’a plus jamais mis les pieds au théâtre, hormis peut-être pour ses enfants, à l’école. 

Comme quoi, prendre la parole en public exige un minimum d’aplomb et de connaissances et les Cobourg ont beau dire, ont beau faire… ça ne passe pas. Que ce soit Philippe, son frère Laurent, sa sœur Astrid, rien à faire. Le premier tire une tête de labrador et l’autre, de Saint-Sulpice, voilà sans doute pourquoi elle fut bombardée présidente de la Croix-Rouge belge. 

Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? Un gouvernement de crise, idéal en cette période de fêtes. Et puis, ça fera une petite occupation pour la béquille royale. Seulement voilà… Philippe éprouve une sainte horreur des cours d’art dramatiques. « Ouf... Voilà pour 2018, soupire-t-il de soulagement. Nous sommes tranquilles jusqu’au prochain été. »

Mais déjà Philippe souffre d’un nouvel accès de reflux gastrique. Le 21 juillet, il y a encore cette maudite allocution, cette histoire de fête nationale et contre un tel mal, il n’existe aucun remède, aucun certificat médical, aucun mot d'excuse. Pourtant, il y aurait bien une solution… Engager quelqu’un d'autre qui, lui ou elle, posséderait une diction et une présentation crédibles. Et tant qu’à faire, qu’il ou elle dispose d’une bonne plume, pour écrire un beau discours. Vous verriez alors comme ça viendrait tout seul…

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