Quel que soit le lieu, quelle que soit la condition, il
y a toujours un autre lieu, il y a toujours une autre condition qui sont à
jamais perdus. Aucun malheur ne peut se mesurer à celui-là qui est le pur
constat d’une absence. Même l’exil, même la vie d’inévitable étranger, qui
appartient à celui qui écrit, ne sont rien d’autre qu’une première révélation —
que l’on peut encore attribuer à des circonstances ou au mauvais sort — de
quelque chose qui est, au contraire, de tout et de n’importe quel moment.
Quelque chose qui appartient également, distribué avec une magnanimité
équitable, à quiconque vit dans le temps.
Roberto Calasso : La Folie Baudelaire
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