En 1857, après la publication des Fleurs du mal,
Baudelaire écrit à sa mère : « Ce que je sens, c’est un immense
découragement, une sensation d’isolement insupportable, une peur perpétuelle
d’un malheur vague, une défiance complète de mes forces, une absence totale de
désirs, une impossibilité de trouver un amusement quelconque. Le succès bizarre
de mon livre et les haines qu’il a soulevées m’ont intéressé un peu de temps et
puis après cela, je suis retombé. Je me demande sans cesse : à quoi bon
ceci ? À quoi bon cela ? C’est le véritable esprit de spleen. »
Le spleen fait pencher l’esprit gémissant vers le désespoir et la mélancolie.
L’ennui baudelairien s’associe aux lacs de sangs, à la pluie, à la mélancolie,
aux caves, aux chauves-souris du romantisme noir. Il a le goût du néant, de
l’amertume et de l’impuissance. L’horreur est rencontrée face au gouffre devant
lequel Baudelaire recule, mais face auquel il se détermine. « Hélas tout
est abîme, action, désir, rêve, parole… »
Sutcliffe Jugend : Relentless
Françoise Coblence : Le Dandysme
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