Baudelaire, Barbey d’Aurevilly, Huysmans, Wilde
participent du dandy non seulement parce qu’ils exaltent la supériorité de
l’art sur la nature, qu’ils glorifient le culte des images, mais aussi parce
que la préférence pour l’artefact renvoie à des politiques dandies. Or, ces
pratiques relèvent un goût du simulacre et de la simulation plus trouble, plus
complexe et plus subtil que les affirmations du principe encore trop
transparentes. Dans l’action, la méprise et la méconnaissance, les provocations
maintiennent un brouillage permanent, l’obscurité, le dérapage. Mieux encore
que la présentation d’un monde dont la beauté réside dans l’artifice, la
non-coïncidence du sujet, son « existence paresseuse », manifestent
la fragilité, la futilité de la vie et préviennent la transformation du
dandysme en doctrine.
Françoise Coblence : Le Dandysme
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