On découvre dans tout son passé ridicule tellement de
ridicule, de tromperie, de crédulité qu’on voudrait peut-être s’arrêter tout
net d’être jeune, attendre la jeunesse qu’elle se détache, attendre qu’elle
vous dépasse, la voir s’en aller, s’éloigner, regarder toute sa vanité, porter
la main dans son vide, la voir repasser encore devant soi, et puis soi partir,
être sûr qu’elle s’en est bien allée sa jeunesse et tranquillement alors, de
son côté, bien à soi repasser tout doucement de l’autre côté du Temps pour
regarder vraiment comment qu’ils sont les gens et les choses.
Louis-Ferdinand Céline : Voyage au bout de la nuit
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