Dans les plus sauvages Chansons de geste et, de la même
façon, dans les manuscrits tels que l’Apocalypse de Saint-Sever, l’horreur
n’entraîne aucune complaisance pathologique, et joue uniquement le rôle du
fumier dans la croissance végétale, fumier d’odeur suffocante sans doute, mais
salubre à la plante. Rien n’est plus tranquille, en effet, ni plus vivace que la
béatitude, même sénile, exprimée par la plupart des figures reproduites ici. Il
n’y a pas lieu de s’étonner d’ailleurs de la valeur bienfaisante des faits
sales ou sanglants : dans ce sens, il est facile de constater, encore de
nos jours, l’optimisme physique et l’ardeur au travail qui caractérise les
tueurs à l’abattoir et, en général, tous les professionnels de la boucherie.
Georges Bataille : L’Apocalypse de Saint-Sever
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